Cyril, préparateur de chimiothérapie
L’homme de l’ombre
Au sein d’un établissement de santé comme l’Hôpital Privé de Provence, certains métiers sont peu connus. C’est le cas des préparateurs de produits cytotoxiques, qui réalisent, à la demande des oncologues des chimiothérapies personnalisées pour chaque patient. Cyril nous parle de son métier.
« Je travaille au sein de l’Unité de reconstitution des cytotoxiques. J’interviens dans une salle spécifique, que l’on qualifie parfois de salle blanche. La salle est en surpression à 10 pascals pour éviter que divers polluants (poussières, bactéries...) puissent entrer. Les consignes d’hygiène sont draconiennes ; je dois ainsi porter en permanence une charlotte, une surblouse, un masque, des gants, des surchaussures.
Je travaille à partir d’un protocole établi dans le logicielTime Wise par le pharmacien, selon les recommandations en vigueur et en accord avec l’oncologue. Pour chaque patient, l’oncologue utilise un protocole de la base de données et l’adapte en fonction du poids, de la taille et de l’état de santé du patient. Le pharmacien procède aux vérifications avant de valider la prescription. C’est à partir de là que nous préparons les médicaments, selon les instructions du logiciel.
Les chimiothérapies ne sont pas préparées à l'avance, mais sont faites extemporanément, pour chaque malade.
La préparation s’effectue dans un isolateur (en surpression de 100 pascals par rapport à la salle) qui permet de reconstituer des médicaments anticancéreux dans un environnement stérile. Nous séparons ces médicaments dans deux isolateurs différents : un isolateur pour les anticorps monoclonaux et un isolateur pour les cytotoxiques.
Les préparations sont faites sous le contrôle d’un deuxième préparateur, on appelle ça « le double contrôle ». Chaque préparation est mise sous sachet et étiquetée par le préparateur qui manipule l’isolateur, ce qui garantit la traçabilité.
Rigueur, organisation et ponctualité
Nous sommes deux préparateurs permanents, Amélia et moi, avec un renfort en matinée. Chaque jour, nous préparons entre 70 et 90 chimiothérapies, plus de 130 le mardi, car c’est le jour de traitement pour les cancers digestifs.
Pour devenir préparateur en chimiothérapie, il est nécessaire d’être rigoureux, ordonné et ponctuel. J’aime mon métier, car je me sens utile. Je suis un homme de l’ombre ; mais sans nous, le patient ne pourrait pas obtenir ses produits, et donc être soigné. »
